Sous le ciel de Toscane by Kat Devereaux

Sous le ciel de Toscane by Kat Devereaux

Auteur:Kat Devereaux [Devereaux, Kat]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Romance Historique
Éditeur: L'Archipel
Publié: 2024-07-04T12:36:25+00:00


18

Je sursaute, retire ma main en hâte et me relève. Je me sens coupable, comme si j’avais voulu m’approprier quelque chose qui ne m’appartient pas. Je balbutie :

— Mi scusi…

La vieille dame semble émerger de ses pensées. Elle secoue la tête.

— Non, non, c’est moi qui m’excuse. Je vous ai dérangés.

— Pas du tout. Nous devons y aller.

Elle scrute mon visage d’un regard inquiet.

— Comme vous voulez. Vous êtes bien aimable, ajoute-t-elle.

— C’est tout naturel. Buona giornata.

— Buona giornata anche a lei.

Elle pose les roses avec soin et ouvre son grand sac de toile. Je tourne les talons et me dirige d’un pas vif vers la grille, suivie de Marco. Quand je regarde par-dessus mon épaule, je la vois agenouillée devant la tombe, occupée, semble-t-il, à enlever les fleurs flétries. Je n’ai qu’une envie, faire demi-tour et lui demander quel était son lien avec Achille. Mais elle est tellement absorbée par sa tâche que je n’ai pas le cœur à la déranger.

Marco met sa main sur mon épaule.

— Tu reviendras, me dit-il avec douceur, et alors, tu pourras en apprendre davantage sur elle.

Je suis dévorée par la curiosité, mais je sais qu’il a raison. Il y a sûrement quelqu’un à Romituzzo qui connaît cette femme qui fleurit la tombe d’Achille Infuriati. Il faut que je trouve le moyen de la rencontrer et de parler avec elle, sans m’immiscer dans son rituel privé.

— Tu as raison.

Sur le petit parking à l’extérieur du cimetière, un homme bedonnant arborant une casquette de base-ball est appuyé contre une vieille Fiat, une cigarette entre les lèvres, en train de consulter son portable. Il lève les yeux à notre approche. Nos regards se croisent.

— Buongiorno, lui lance Marco.

L’homme, qui s’est déjà replongé sur son écran, marmonne vaguement une réponse. Marco le traite d’abruti entre ses dents.

Il n’y a qu’une autre voiture sur le parking. Longue et basse, rouge vif, extravagante. Marco prend des clefs dans sa poche et les agite sous mon nez, le sourire aux lèvres.

— Waouh ! C’est la tienne ?

— Une Comacchi Scorpion 1964. C’était pour la prendre que je suis allé à Castelmedici.

— Les bagnoles, c’est ton truc, on dirait.

— Qu’est-ce qui te fait croire ça ?

Il ouvre la portière côté passager.

— Prego.

— Grazie.

Je me baisse et m’assieds en casant mes jambes chevilles jointes, comme me l’a enseigné Granny. À l’intérieur, c’est un four.

— Désolé. Il n’y avait pas un coin à l’ombre à des kilomètres à la ronde.

Marco se glisse avec souplesse sur le siège du conducteur. Il abaisse la vitre de son côté et remonte ses manches. Sa chemise est froissée et humide à l’endroit où j’ai pleuré contre lui. Heureusement que j’ai renoncé au mascara ce matin !

— Alors, je t’emmène où ? me demande-t-il.

Je suis incapable de penser.

— Euh… Et toi, où dois-tu aller ?

— Nulle part dans l’immédiat. Mais j’ai envie de la faire rouler un peu. On se trouve un resto pour déjeuner ?

— Bonne idée.

Après ma crise de larmes, mes lunettes de soleil sont mouchetées de sel.



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